Le resserrement monétaire agressif des banques centrales, risque de montrer ses limites dans la lutte contre l’inflation avec un niveau de près de 8% aux Etats-Unis et d’environ 10% en zone euro. Pourtant, la FED a déjà augmenté ses taux de 375 pbs contre 200 pbs pour la BCE.
Pire, peu d’observateurs s’attendent à une accalmie de l’inflation avec un retour au niveau normatif de 2% en 2023 malgré l’effet de base favorable de 2022. D’ailleurs, les Etats-Unis sont toujours en plein emploi avec un taux de chômage de 3,6% malgré les plans de licenciement de plusieurs multinationales.
En effet, cette fois, l’inflation est un vrai piège pour les économies mondiales avec deux sources de hausse des prix. La première est celle de la croissance dynamique aux Etats-Unis avec un plein emploi qui provoque une hausse graduelle des salaires. La seconde est celle de l’envolée des prix de matières premières qui a débuté avec le Covid-19 et qui s’est accélérée à cause de la guerre en Ukraine.
Ainsi, si l’inflation liée au plein emploi, peut être combattue par la hausse des taux, celle en provenance des matières premières est difficilement maîtrisable à moyen terme. De plus, l’inflation s’auto-alimente avec la hausse des prix manufacturés à cause de l’augmentation des coûts intrants. Idem, la hausse générale des prix pousse les salaires à la revalorisation, agissant sur les prix des produits dans le cadre d’un cercle vicieux.
Enfin, l’encadrement administratif des prix et/ou des salaires, peut provoquer des dégâts collatéraux. C’est notamment le cas des pénuries sur certains produits et de l’organisation d’un marché informel. De même, de telles décisions autoritaires pourrait affaiblir certaines monnaies.